Paroisses catholiques du secteur pastoral de l'Yvette

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Place de l'église,
91400 Saclay

 

L'église paroissiale de Saclay porte la dédicace de Saint Germain, Évêque de Paris. Elle a vraisemblablement succédé à une simple chapelle que les religieux de l'abbaye de Saint Germain des Prés avaient érigée dans l'une de leurs fermes du territoire de Palaiseau. Il fut annexé à cette chapelle l'église de Vauhallan, qui avait été le second lieu de culte du territoire de Palaiseau.

Les premiers vestiges connus d'une église curiale à Saclay sont du XIIIème siècle, comme en témoignent l'architecture du niveau bas du clocher, et les archives. 
 
En effet, cette église est nommée aux pouillés du XIIIème siècle, sous le nom de Sarcloi dans le rang de celles dont la cure est conférée de plein droit par l'évêque. Un dénommé Guy en est le curé en 1232. Il est qualifié Decanus de Sarcleys, dans un acte de cette année-là, parce qu'il est également Doyen du Doyenné de Châteaufort. Plusieurs pierres tombales du XIIIème au XVème siècle concernant des seigneurs et de curés étaient encore visibles, il y a deux siècles, dans le chevet. 
 
Les pouillés du XVIIème siècle, et plus particulièrement ceux de 1626 et 1648, s'accordent tous sur l'article de la nomination absolue de la cure, qu'ils disent appartenir à l'Ordinaire. Celui du Sieur Le Pelletier, publié en 1692, marque un revenu considérable. Il faut croire qu'il n'était pas aussi considérable au siècle précédent puisque Louis de la Forêt, Evêque, y rattache, pour la vie du curé, en 1479, les églises de Vauhallan et de Saint Aubin. Il s'est formé sur cette cure une tradition qui porte qu'autrefois, les curés jouissaient du droit de chasse, usage autorisé par une bulle du Pape. Ce privilège n'était accordé qu'à trois églises titrées Saint Germain : Saint Germain des Prés, Saint Germain en Laye, et Saint Germain de Saclay. 
 
La fin de la Guerre de Cent Ans, et plus particulièrement la restauration du pouvoir royal à partir de 1447 en Ile de France, marque le début d'une longue période de reconstruction et d'agrandissement des églises qui avaient été peu ou prou toutes dévastées. Il est vraisemblable que Saclay n'échappe pas à la règle et voit la surélévation du clocher, et des transformations aujourd'hui peu identifiables. 
 
En 1930, la nef de l'église s'écroula. Sa reconstruction fut confiée à l'architecte BARBIER, qui en inversa l'orientation, reportant le porche d'entrée sur la petite place où se situait le chevet. Cette reconstruction a été permise grâce aux dons de Mlle ALLEZ, Châtelaine de la Martinière. L'église restaurée a été bénite le 25 mars 1934 par Mgr. MICHAUD. 
 
Un bombardement nazi, pendant la libération de Paris, a endommagé la partie haute du clocher. Durant les années 1980, des travaux d'entretien des couvertures du versant sud de la nef et du clocher ont été effectués. A cette période, le chauffage a été installé, et un renforcement du sol a été réalisé. 
 
Toutes ces transformations ont apporté un désordre dans l'architecture et une dégradation liée à l'emploi de matériaux différents (ciment, béton au lieu d'enduit à la chaux, calcination de pierres calcaires). 
 
Evolution
 
1ère partie – XIIIème siècle : Sous le règne de Louis VIII et Louis IX dit Saint Louis.
2ème partie – XVème siècle (vers 1447) : Surélévation du clocher. Des baies verticales témoignent d'un clocher moins haut.
3ème partie – XVIème siècle : Louis XII – François 1er (châteaux Ile de France et Loire) – Henri II, III et IV.
 
Description
 
L'édifice présente une nef en plein cintre achevée par un chœur en cul de four, et un bas-côté voûté d'arêtes au nord. Le clocher prend naissance dans la troisième travée du bas-côté dont le voûtement possède une croisée d'ogives. Le parement extérieur du clocher laisse apparaître ses étapes de construction (changement de type de pierre, baies obstruées, retraites). La couverture de la nef est constituée de petites tuiles plates. Les rampants sont supportés par des fermes en béton armé. Le bas-côté sud, partiellement arasé, possède un couvrement en demi croupe et en terrasse. Seul le toit en pavillon du clocher est couvert en ardoise. L'intérieur, très dépouillé, présente un enduit récent, épais et muni d'entrelacs striés. Les gouttereaux sont percés de simples baies. Au sud, ces baies sont situées entre des arcs de décharge soutenus par des piles en ciment moulé.
Le sol en ciment lisse présente un décaissé également en ciment, à l'emplacement des fonts baptismaux. Le mobilier est récent, en dehors de sections de stalles du XVIIIème siècle, et de tableaux à thèmes religieux. Un bénitier Renaissance (1565) est situé près de la porte latérale.
L'accès au clocher se fait par un escalier à vis à marches portant noyau. A gauche de la porte de la sacristie, on peut remarquer dans l'angle haut, un personnage représentant à l'époque la signature de l'architecte. Le célèbre Christ est installé dans le chœur depuis 1875.
 
Incidents
 
1930 : Effondrement de la nef, du chœur à la facade.
Inversion de l'orientation de l'église : le porche actuel, sur la petite place, est à l'est, là où se trouvaient le chevet et l'autel.
1939 – 1945 : Clocher endommagé par un bombardement nazi (seconde guerre mondiale).
 
Restauration
 
1990 : Eclairage de la place, et illumination du clocher.
1991 : Restauration du clocher. Les abat-son en ciment fixés au beffroi sont remplacés par des abat-son en bois non fixés, mais maintenus pour pouvoir vibrer.
1992 : Restauration de la structure de l'église, et de la façade est.
1994 – 1995 : Reprise de tous les points, et mise à nu des pierres (l'utilisation de ciment pour les réparations extérieures et intérieures a provoqué, par acidité et rigidité des points, une dégradation de la pierre). La restauration des pierres a consisté à enlever tous les points de ciment pour les remplacer par un enduit à la chaux.
Suppression de la table de communion (sans style).
Réouverture d'une partie obstruée, côté nord, et pose d'un nouveau vitrail.
Création de la Place du Chevet, et rénovation des piliers extérieurs.
 
Histoire du Christ de Saclay
 
Au sud de Saclay, sur la route d'Orsay, au coin des nationales 306 et 446, se trouve le carrefour dit du Christ de Saclay. Il n'y a pas très longtemps, s'élevait à cet endroit, sur une ancienne auberge, un grand Christ de bois, que l'on appelait "La Croix Rouge". Il est maintenant dans l'église de Saclay, derrière l'autel. Car en 1875, le 27 juin, ce Christ y a été transféré en grande procession. En 1952, par une initiative privée, une croix plus modeste a été rétablie au carrefour.
 
Ce Christ de Saclay a une histoire assez tragique. En effet, il a été, à trois reprises, l'objet de tirs blasphématoires, selon les archives de l'Evêché de Versailles.
Au XVIIIème siècle, un chasseur, furieux de n'avoir rapporté aucun gibier, déchargea son arme sur le Christ, dont le bras gauche fut brisé par le coup de feu. Peu après, il fut foudroyé au lieu dit des Etangs.
Par la suite, en 1793, un membre du tribunal révolutionnaire tira plusieurs coups de feu sur le Christ de Saclay pour se moquer d'un de ses compagnons qui avait fait le signe de croix devant le crucifix. Lui aussi fut foudroyé sous les yeux de son compagnon, à la chaussée des étangs.
Deux ans plus tard, le 11 juin 1795, un nommé François BOUTON, agent national de Saint Aubin, passait au carrefour, et proféra cette menace : " Si tu es encore là quand je repasserai, je te décrocherai". Puis il fit feu sur lui, criblant de plomb la figure et la poitrine de la statue. Il continua son chemin en direction de Jouy en Josas, et quelques instants plus tard, en punition de son forfait, la foudre le pulvérisa sur la chaussée des étangs.
 
La chaussée des étangs se trouve sur la route de Jouy en Josas. Il y avait là des marécages que LOUIS XIV fit aménager en étangs, pour alimenter les fontaines du château de Versailles. On y chassait le canard, et on y trouve encore aujourd'hui un pavillon de chasse du roi.
On serait tenté de trouver cette histoire assez banale, et un peu trop répandue. Or elle est rigoureusement exacte : d'un procès verbal dressé le 25 juin 1875, et retrouvé dans le registre des comptes de la fabrique de Saclay, il résulte qu'à l'occasion d'un décapage de la statue, on put constater que le corps et la tête du Christ étaient criblés de grains de plomb peu enfoncés. D'autre part le registre des décès de la commune, à la date du 24 prairial an III (12 juin 1795), mentionne l'accident mortel arrivé à François BOUTON "trouvé mort hier sur les cinq heures du soir d'un coup de foudre occasionné par la violence du tonnerre, sur la chaussée des étangs de cette commune". Ainsi tout concorde : la profanation du Christ de Saclay n'est pas une légende. Quant à la punition du profanateur, coïncidence ou colère de Dieu, ce n'est pas à nous d'en décider. (D'après Henri LEMOINE, Archiviste de la Seine et Oise).
 
Peu de temps après le dernier incident, la croix fut abattue par la fureur révolutionnaire, et le crucifix fut remisé dans les combles de l'église de Saclay, où il fut retrouvé un siècle plus tard. Il fut alors réparé, et placé solennellement dans l'église le 27 juin 1875, où il se trouve encore.
 
En 1952, en esprit de réparation, deux habitants du carrefour ont installé une nouvelle croix sur le rond-point du Christ de Saclay, à l'angle de la rue de Bièvres.
 
Mme MONTARU a été à l'origine de pèlerinages au Christ de Saclay. Au cours de la dernière guerre, elle avait attiré l'attention sur l'histoire du Christ du carrefour.
A ce même carrefour, Charles PEGUY venait se réfugier lors de ses nombreux pèlerinages à Chartres, et il y avait même fait construire une cabane où il aimait se reposer.
Le 3 mai 1953, un pèlerinage avec un chemin de croix eut lieu au Christ de Saclay.
Puis, le 11 novembre 1953, avec un prêtre aumônier de Paris, le Père VAUTHRIN, un pasteur protestant et un orthodoxe, un chapelet fut récité par 70 pèlerins pour tous les morts désintéressés de toutes les guerres.
Le 21 mars 1954 et le 20 mars 1955, pour la fête de Saint BENOIT, père de l'Europe, il y eut deux pèlerinages à Saclay qui s'arrêtèrent aux deux monastères bénédictins de la région et dans deux communautés consacrées au Cœur douloureux et immaculé de Marie.
Le 19 mars 1954, fête de Saint Joseph, au pied de la Croix, une niche a été placée par le Père VAUTHRIN, un pasteur protestant et un philosophe orthodoxe russe. Cette niche abrite une Vierge au Cœur douloureux et immaculé dont les mains s'abaissent vers la terre pour une médiation de grâces. Un autre modèle, aux mains jointes vers le ciel, se trouve dans l'église de Saclay.
Pour le Père VAUTHRIN et ses amis, cette niche a été posée comme prélude à un oratoire au carrefour du Christ de Saclay, et prémisse d'une basilique dédiée au Cœur douloureux et immaculé de Marie, comme les pèlerins de Pontmain en avaient fait le vœu en 1918. Mais le lieu n'en a jamais été défini.
 
Une nouvelle croix fut taillée par M. LESIGNE, dans les années 1949-1950 et refaite par lui en 1990. Elle porte un Christ en bois, sculpté par des réfugiés hongrois, installée le 1er mai 1978, en la fête de Saint Joseph artisan, au cours d'une messe concélébrée par cinq prêtres en l'église de Saclay.
 

 

Dons

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