Messe du souvenir pour le Père Roger-Victor
Le vendredi 16 novembre une messe en souvenir du Père Roger-victor a été celébrée en l'église d'Orsay. Cette messe était présidée par notre vicaire général Monseigneur Martial Bernard, entouré de huit prêtres et de deux diacres...
Ce fut une très belle et émouvante messe. Dans son homélie Monseigneur Alain Bobière a retracé la vie du Père Roger-Victor et a beaucoup insisté sur sa gentillesse, sa simplicité, son humilité et sa compétence ; il a décrit la pauvreté de Madagascar et surtout celle du diocèse de Mahajanga. Il nous rappelé que le Père Roger-Victor disait : je suis "le plus petit" mais j'ai la responsabilité du plus grand diocèse !
Il a aussi beaucoup insisté sur le fait qu'il faisait fréquemment référence au psaume 118, et il nous a conseillé d'aller le relire en priant pour Lui.
A la fin de la messe Marie-Claude Petit a fait un témoignage poignant :
Victor,
Tu as passé 10 ans parmi nous. Tu es arrivé sans bagage ou presque, apportant avec toi la richesse de ta culture malgache.
Les premiers temps d’adaptation ici, ne furent certainement pas faciles pour toi…Tu portais le souci de tes parents déjà âgés, laissés si loin de toi et ton pays en grande détresse.
Tu ne laissais rien paraître, pourtant ; allant de fac en fac et de bibliothèque en bibliothèque pour mener à bien ton mémoire de droit.
Disponible, toujours disponible pour la paroisse et souriant.
Le sens du service….tu l’avais, toujours avec beaucoup d’humilité, ne voulant jamais être mis en avant.
Tu trouvais tes conditions de vie, ici, « luxueuses » ! Bien sûr à Madagascar, ce n’était pas pareil et tu racontais le manque de tout, la grande misère, collectant des livres, des vêtements, des ordinateurs déclassés que tu envoyais là-bas par containers, dès que tu le pouvais.
Tu ne pouvais te passer de tabac et fumais beaucoup malgré mes mises en gardes répétées et celles d’autres paroissiens ! Mais rien n’y faisait, tu savais que nous avions raison mais tu étais stressé et ta nomination en tant qu’évêque à Mahajanga n’a pas arrangé les choses. Tu as bien essayé de faire de la résistance mais tu te devais de remplir cette mission que l’on te confiait. Tu n’as pas eu le temps d’achever cette thèse sur laquelle tu avais passé des jours et des nuits.
Tu savais l’immensité et la difficulté de la tâche qui t’attendait dans un contexte politique des plus tourmentés.
Tu as fait de ton mieux, c’est certain, pour aller à la rencontre de tous ces gens disséminés dans un diocèse immense et peu carrossable…tu finissais tes visites à pied, sur les pistes, il n’y avait parfois pas d’autre moyen d’accès.
Tu es revenu nous voir de temps en temps, au détour d’un voyage ou pour te faire soigner, ton cœur ayant des faiblesses.
Tu avais à cœur le bien-être des gens et tu militais pour la paix. Jusqu’au dernier moment, tu as fait des mises en garde contre la corruption à la veille des élections présidentielles, prônant le libre choix.
Prions pour toi, pour ton diocèse qui te pleure, pour toutes ces populations qui comptaient sur toi et que tu as guidées du mieux possible.
Repose en paix Victor, et ose enfin être fier de ce que tu as accompli pour le bien-être des autres… en toute humilité.
Marie-Claude
La quête de l'offertoire a été faite pour le diocèse de Mahajanga, merci à tous les donateurs.
Pensons à Victor dans nos prières.