«Ferdinand Gonseth (1890-1975), un mathématicien et philosophe pleinement engagé dans la science de son siècle »,
 invité Gilles Cohen-Tannoudji (Chercheur émérite au Laboratoire de recherche sur les sciences de la matière (LARSIM CEA-Saclay), Membre du Conseil Scientifique et Philosophique de l' Association Ferdinand Gonseth).

Ferdinand Gonseth, professeur à l'Université de Berne puis à l'École Polytechnique de Zurich, a développé une approche nouvelle de la réflexion scientifique et philosophique. Il qualifiait sa philosophie, l’idonéisme, de "dialectique" (la revue qu’il a fondée s’appelle Dialectica) et d’ouverte à l’expérience.

Dialoguant avec les plus grands scientifiques de son temps et avec tous les courants philosophiques à travers ses livres et dans de nombreuses rencontres, il a proposé une démarche qui concerne à la fois la science et la philosophie. On peut la résumer sous le terme de "philosophie ouverte". Elle est basée notamment sur le principe de la révisibilité de toute connaissance acquise ainsi que sur un repérage fin de "l'horizon" de la connaissance. Son point de départ est une analyse soigneuse et rigoureuse de la méthodologie qui est mise en œuvre dans la science réelle.

Ferdinand Gonseth écrit en 1949 : "Rien ne nous autorise à penser que notre connaissance, même à ses dernières frontières, soit davantage qu’un horizon de connaissance ; que les dernières « réalités » que nous ayons conçues soient davantage qu’un horizon de réalité. "

Pour en savoir plus :

- Gilles Cohen-Tannoudji est un des meilleurs connaisseurs de la philosophie de Gonseth, se reporter à son site, et notamment à la page : Àpropos.

- Une remarquable vidéo  de la Radio Télévision Suisse (58 mn, janvier 1969) : il s'exprime notamment sur les quatre principes fondamentaux de sa pensée qui porte sur les liens entre les mathématiques et la philosophie, dans un double souci de la réalité et de la vérité.

- Sur le site de l'association Ferdinand Gonseth, un dossier "Un regard sur l’horizon de réalité" constitué à partir d’extraits de son ouvrage majeur : "La Géométrie et le problème de l’espace". Le Griffon, Neuchâtel (6 volumes publiés entre 1945 et 1955).