Homélie du Père Séverin Gakpe pour le dimanche 24 septembre 2017
25ème Dimanche du Temps Ordinaire A
Evangile selon Saint Matthieu 20, 1-16.
Parabole dite des ouvriers de la dernière heure.
- La miséricorde divine n’est pas une récompense ;
- La miséricorde divine n’est pas un droit.
Et, d’abord, le premier point
1/ La miséricorde divine n’est pas une récompense
En effet, la parabole, dite des ouvriers de la dernière heure (cf. l’évangile du jour), nous révèle que la miséricorde divine est expression d’une générosité immense qui n’a d’autres limites que celles de l’amour sans limité de Dieu. Dieu ne nous paie pas à la mesure de notre fidélité, de notre engagement, de notre travail. Le Seigneur donne sans mesure, tout simplement, c’est-à-dire en surabondance, parce qu’il a le droit de faire ce qu’il veut de ses biens (cf. évangile).
Au lieu de nous limiter par un contrat avec Dieu, nous gagnerons à nous laisser combler par lui. Nul ne peut faire raisonnablement un contrat avec sa mère… Et Dieu nous dit qu’il nous aime avec les entrailles d’une mère qui ne peut abandonner son enfant (cf. Is 49, 15).
2/ La miséricorde divine n’est pas un droit
Autant la miséricorde de Dieu n’est pas une récompense ou un salaire, autant n’est-elle pas un droit. Nous ne pouvons pas invoquer cette disposition généreuse et aimante qu’est la miséricorde de Dieu pour continuer à vivre, je dirais, « n’importe comment ». Le méchant est appelé à quitter son chemin (mauvais), et le perfide est sommé d’abandonner ses pensées (perfides). C’est bien ce que nous enseigne la première lecture de ce jour.
La miséricorde de Dieu n’est pas et ne saurait point être une autorisation donnée à l’homme pour vivre un laisser-aller mortifère. Elle ne peut être un prétexte pour rejeter l’appel à la conversion (cf. Is 21, 12 ; Ez 18, 32 ; Mt 3, 2 ; 4, 17 ; Ac 3, 19), ou l’effort à faire en vue d’une vie de moins en moins indigne des fils et filles de Dieu que nous sommes.
Encore nous faut-il nous rendre compte que nous sommes parfois, de temps en temps ou souvent, méchants ou perfides. C’est pour cela que l’Eglise, portée par son expérience multiséculaire ainsi que les enseignements des Pères de l’Eglise et des grands mystiques, nous invite constamment à prendre un temps de désert, occasion de faire de sérieux et réguliers examens de conscience, afin d’enclencher un salutaire mouvement de conversion et de retour vers le Père qui est riche en miséricorde (cf. Eph 2, 4). C’et encore pour cela que, ramant parfois à contre courant des aspirations et habitudes du monde ambiant, l’Eglise ne cessera jamais de nous présenter le message évangélique comme un idéal vers lequel nous devons tendre, et par rapport auquel nous sommes invités à jauger notre vie ainsi que notre relation avec Dieu : Savoir où l’on va, permet de savoir où on en est et ce qui reste du chemin à parcourir.
Chers amis,
Il nous faut donc nous réveiller et nous « connecter » à nouveau aux pensées divines, ces pensées qui sont au-delà des nôtres comme nous l’affirme la première lecture.
Dans ce cheminement, nous pouvons compter sur la maternelle présence, à nos côtés, de la Mère de Jésus, notre Mère et Mère de la Miséricorde. Appelons-la au secours et, avec toute l’Eglise, demandons-lui de nous obtenir les grâces dont nous avons besoin pour comprendre la miséricorde de Dieu afin d’y entrer pleinement, pour notre salut et à la plus grade gloire de Dieu :
« Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, aintenant et à l’heure de notre mort. Amen ! »
Père Séverin Mawulolo GAKPE
Paroisse des Ulis, Mondétour, Montjay
Textes :
- Première lecture : Isaïe 55, 6-9
- Psaume 144 (145)
- Deuxième lecture : Philippiens 1, 20c-24.27a
- Evangile : Matthieu 20, 1-16