Eglise Saint-Remi - paroisse de Gif-sur-Yvette
Eglise ouverte
tous les jours de 9h à 19h
L'église a été profondément remaniée au siècle dernier. Les parties anciennes remontent aux Xle et Xlle siècles : chapiteau « cubique » sur le bas-côté de la nef (peut-être du IXe ou Xe siècle ?), colonettes en pierre dans la travée de la nef (Xlle siècle), voûtement sous le clocher.
L'époque la plus représentée est le XVe siècle. La plupart des nervures des voûtes de la nef sont fausses, de même que les murs et piliers, « rhabillés » d'un enduit de plâtre au XIXe siècle. Ceci n'exclut pas l'existence d'un édifice antérieur dont témoignent la base du clocher et quelques traces archéologiques éparses. On sait en effet que, dans le Hurepoix, les communautés villageoises, pendant la Guerre de Cent ans, se réfugient dans les églises qui ont été fortifiées.
En 1810, le gouvernement décide d'inventorier les églises et de restaurer celles qui en avaient le plus besoin. Le maire de Gif présente si bien son dossier qu'en 1819, l'adjudication des travaux est prononcée en faveur de l'entreprise Langevin. Une autre intervention a lieu en 1829, puis en 1835, puis une encore en 1841 et une restauration est réalisée en 1862, sur un projet de l'architecte Charles Brouty, et les travaux sont exécutés par l'entreprise Ragot. Enfin les vitraux sont ajoutés en 1866.
Le 26 février 1985, le Conseil municipal approuve le projet des travaux de restauration de l'église. L'élude pour cette restauration avait été confiée à Thierry Mariage, architecte des Bâtiments de France. Il s'agit d'achever la réfection des couvertures et gouttières, d'aménager les abords, ce qui permet notamment d'assainir le terrain et de supprimer certains édicules mal conçus, de refaire la couverture du clocher, de restaurer les façades pour redonner à l'église son aspect d'origine (chaux teintée avec des terres locales), de restaurer l'intérieur (murs et voûtes, chaufferie...) dans les parties où l'on peut retrouver des éléments d'origine (Xlle et Xllle siècles) en estomper les travaux de restauration excessifs exécutés au XIXe.
De la place de l'église, on remarque les caractères architecturaux romans et gothiques. Le clocher roman date du Xlle siècle.
En entrant par le portail, également restauré en 1988, on admire à droite l'allée qui mène à la statue de la Vierge à l'Enfant (siècle de Louis XV), inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 30 juillet 1991. En face du portail, est accroché un « Ecce Homo », tableau peint par Louis Dauberon en 1800, et offert par l'Empereur Napoléon III en 1859. Il a été restauré par Menet, peintre giffois. En remontant la nef, nous pouvons observer « Le Christ soutenu par deux Franciscains ». tableau datant du XVIe (rare en Essonne). Le 3 février 1999, il est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Puis, nous admirons à gauche un corps sans tête de Vierge, en pierre polychrome. Elle a été retrouvée dans le mur qui se prolongeait jusqu'au pilier. Elle est également inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis le 3 février 1999. Sur le retour du mur, à gauche, le vitrail offert par la commune représente Saint-Rémi baptisant Clovis. Il occupe un emplacement réouvert lors de la dernière réhabilitation.
Les stalles du XVe siècle, avec leurs miséricordes et leurs petits sujets sculptés, viennent de l'abbaye Notre-Dame-du-Val-de-Gif, deuxième centre de culte de Gif, abandonné avant la Révolution. A gauche de l'autel, se trouve la statue de Saint-Remi. Au-dessus les trois rosaces datent du XVe siècle. L'icône placée devant le tabernacle représente un Christ Sauveur et Source de Vie du XIVe siècle. L'original se trouve à la cathédrale de Brza en Macédoine. Sur les murs, autour de l'autel, on remarque les Croix de consécration, qui témoignent de la consécration de l'église en juillet 1561 par monseigneur Jacques de Maury, évêque de Bayonne. Les larges parties noires, vues de part en part sur les murs sont la litre. Elle porte les armoiries des Mérault, seigneurs de Gif 1657 à 1767. Le privilège de la litre lui permet de marquer le deuil dans l'église. Il jouit aussi d'autres droits honorifiques : le droit de banc lui réserve ainsi qu'à sa famille une place dans le choeur. Dans le clocher, les orifices révèlent le passage des cordes de quatre cloches (1810-1937). Aujourd'hui, elles sont électrifiées. A la pointe du clocher se trouve le coq, apporté de l'église de Port-Royal le 23 avril 1716. Ceci est attesté par une lettre du Père Darragon, curé de 1711 à 1730.
Le Père Vincent Delage bénit la cinquième cloche en septembre 1989 en présence du maire Robert Trimbach. Elle s'appelle Eremburge en souvenir d'une des premières abbesses de Gif. De la première église (Ville ou IXe siècle) à l'actuelle, rénovée plusieurs fois, et revenue à son état originel entre 1985 et 1990, nous retraçons une partie de l'histoire religieuse de Gif.
Texte de ANDRE COLSON