Eglise Saint-Matthieu - paroisse de Bures-sur-Yvette
Eglise ouverte
tous les jours de 9h à 19h
L’effet en diagonale rappelle, en plus modeste, Sainte Anne de Jérusalem. Avec la chapelle de la Vierge l’église était incluse dans un moustier situé à l’emplacement actuel du presbytère. De nombreux remaniements furent apportés au cours des temps. Au XIVe siècle l’église de ce lieu était déjà sous l’invocation de St Matthieu apôtre et évangéliste. Au début du XVe siècle, Armagnacs et Bourguignons ravagent le pays. Perrin Le Comte s’enfuit avec les vases sacrés, restitués 50 ans plus tard par son fils (ou petit-fils) Pierre de Palaiseau. Dans son livre intitulé « Histoire des Français », Pierre Gaxotte cite Bures comme lieu de désolation qui régnait jusqu’à la seconde moitié du XVe siècle. Le livre des visites archidiaconales du Josas signale à plusieurs reprises que l’église de Bures nécessitait de nombreuses réparations. La famille Hérisson du Petit Mesnil fit ériger une chapelle en 1504. Il fallut attendre entre 1540 et 1560 pour qu’elle soit restaurée et agrandie. On attribue la forme actuelle de l’église au Cardinal de Meudon, Antoine Sanguin, seigneur de Bures. Grâce à une description laissée par M. Lecerf, maire, nous avons une idée plus précise de la façon dont se présentait l’église au XIXe.
Façade
Elle comporte à nouveau trois entrées depuis 2000, grâce à une restauration de la façade et l’ouverture, pour permettre le passage des personnes à mobilité réduite, de l’ancienne porte qui avait été murée au XVIIIe siècle. A son côté se trouvaient alors des fonts baptismaux en marbre.
Nef centrale
Elle s’appuie à gauche sur trois colonnes reliées de voûtes de plein cintre et à droite sur une colonne et deux forts piliers qui soutiennent le clocher. Les intervalles sont en ogive pour la partie la plus ancienne, et en cintre pour le reste. La chaire qui s’appuyait contre la seconde colonne de gauche y a laissé des entailles visibles également sur le chapiteau. Le banc des marguilliers, chargés d’administer les biens de la paroisse, était situé dans la nef et adossé au premier pilier de droite face à la chaire. Le banc d’œuvre de la Confrérie du Saint Sacrement se trouvait derrière la chaire. Contre chacune des premières colonnes de la nef était fixée une coquille servant de bénitier. Ces bénitiers en stucs surmontés par des angelots étaient une réplique de ceux de Saint-Pierre de Rome. L’intérieur de l’église était éclairé par douze fenêtres : trois sur la façade, trois sur le côté gauche, quatre sur le côté droit et une de chaque côté du chœur. Toutes ces fenêtres étaient cintrées. Vers 1975, la pose proprement dite du dallage actuel a été effectuée par une entreprise spécialisée. Electricité et sonorisation ont été complètement refaites par des spécialistes bénévoles. Il existait à l’arrière de l’église une tribune qui fut déclarée dangereuse et supprimée. Quant au sas d’entrée, précédemment en bois, il est maintenant en meulière. Le portail central est fait de vieux bois de charpente du XVIIIe siècle, assemblés à l’ancienne et sablés. La corniche est moulurée. La poutre venant d’une maison buressoise du XIXe sert de linteau.
Sépultures
De très nombreuses pierres tombales ornaient le sol de l’église. Tous les rangs de la société s’y trouvaient réunis : Seigneur de Bures, serviteurs et servantes, bedeau, meunier et autres tapissier sans oublier Messire François Charrier qui fut curé de Bures pendant soixante ans, de 1722 à 1782, date de sa mort à 96 ans. Monsieur Lecerf a pu ainsi relever trace de 185 inhumations à l’intérieur de l’église entre 1614 et 1782. Dans son « Histoire de la Seigneurie de Bures » publiée en 1876, M. Jules Lair, membre de l’Institut, indique que deux de ces pierres, dont celle de Jean Bremont et de son épouse, laboureurs à Montjay au XVe siècle, ont été conservées et encastrées dans un mur de l’église par les soins de Monsieur l’Abbé Grosstephan, curé de Bures de 1863 à 1874. Lors des fouilles effectuées dans le mur du chœur, des ossements d’enfant : un crâne et une clavicule, ont été mis à jour. Ils se sont révélés être ceux de la petite Elisabeth Boete, dévorée par les loups dans les bois de Montjay en 1693. Ces restes ont été rescellés derrière la pierre qui masque la lampe de présence. Lors de la préparation du nouveau dallage, d’autres ossements humains furent mis à jour. Certains ont été rassemblés dans un tombeau derrière l’autel, d’autres en bon état dans leurs cercueils individuels furent laissés sur place. On retrouva également quelques morceaux du monument de la famille de Chaulnes (une jambe et un plastron, etc.).
Clocher
Avant 1793, le clocher abritait quatre cloches et deux tintenelles. En 1860, il ne restait plus que Marie-Louise, bénite en 1756. Sa marraine et son parrain furent respectivement Marie-Catherine de Ruau-Pallu et son époux Louis Rouillé, Seigneur de Bures, de Jouy et des Loges. Cette cloche de 350 kg faisait 75 cm de haut et 90 cm de diamètre. Sous la révolution, le bronze des tinterelles fut utilisé pour fabriquer des canons. Deux autres cloches aux dimensions plus modestes, Albertine 140 kg et 63 cm de diamètre, et Mélanie, 82 kg et 51 cm de diamètre, lui ont été adjointes en 1928. Outre celles-ci, le clocher abritait une horloge où l’on pouvait observer la date de 1743 sur l’entourage du cadran, horloge qui avait été posée à cet endroit en 1793 par un sieur Lion, horloger à Chevreuse. Lors de la restauration, une fois décapées les voûtes d’arête du clocher, un éclairage par projecteurs fut installé au milieu et au pied des piliers en vue de les mettre en valeur. Les coffres en bois abritant les contrepoids de l’horloge furent remplacés par des cages métalliques, toujours en place. Depuis 1986, la mairie a fait électrifier l’horloge et les cloches (dispositif revu en 1997). Celles-ci sonnent l’angélus et marquent les heures du matin jusqu’à 10 h du soir.
Chapelle de droite
Elle a semble-t-il, toujours été dédiée à la Vierge Marie. La statue de la Vierge, initialement en polychrome, date du XVIIe. Cette chapelle constitue, avec les quatre piliers supportant la voûte d’arête en meulière du clocher, la partie la plus ancienne de l’église. Les membres de la Confrérie des « filles de la Vierge » y avaient leurs bancs. Du côté droit, entre les deux piliers, se trouvait un magnifique mausolée sur lequel étaient représentés, grandeur nature, à genoux et mains jointes, Antoine de Chaulnes, Seigneur de Bures, revêtu de son armure, et Françoise Arnault, sa femme, vêtue d’une robe d’étoffe brodée. Le mausolée était recouvert de longues et élogieuses épitaphes. Antoine de Chaulnes fut seigneur de Bures de 1581 à 1593, et ses descendants s’y succèdèrent prendant 150 ans. Son fils Jean de Chaulnes fit élever ce monument qui meubla l’église jusqu’à la Révolution, époque à laquelle il fut détruit. Avec le plomb des cercueils on fit fondre des balles pour les armées de la Convention.
Chœur
Il était séparé du reste de l’église par deux rangées de stalles et banquettes. En 1778 on installa une grille d’appui de communion et l’on fit des marches pour accèder à l’autel. En 1788 on plaça autour du chœur une grille à la romaine qui fut peinte et dorée l’année suivante. Ces deux grilles furent récupérées pour les besoins de la République au moment de la Révolution. Elles furent remplacées dans le courant du XIXe siècle par des grilles peintes en gris qui furent déposées en même temps que les boiseries par le curé Genies (1959). Il y avait de chaque côté du chœur une statue de plâtre posée sur un socle de pierre : à droite celle de Saint Antoine, à gauche celle de Saint Matthieu qui fut “décapitée” pendant la Révolution. En 1850, le maître autel comme les autels latéraux étaient encore en bois. L’autel principal en pierre, lui, aurait été édifié en 1887. Il fut endommagé lors du bombardement du 15 juin 1944. La peinture située au-dessus du chœur fut exécutée aux alentours de 1890. Elle représente le Christ entouré de la Vierge et de Jean-Baptiste. L’autel principal actuel, offert par M. et Mme Ratinet, repose sur un socle de pierres meulières. Lors de sa bénédiction par Monseigneur Guy Herbulot, évêque de Corbeil, le 11 décembre 1983, un parchemin résumant la restauration de l’église y a été scellé par M. André Le Guével, l’un des fidèles artisans de cette restauration.Un Christ découvert à Avignon et restauré par M. Dionis du Séjour a été fixé sans croix au mur du chœur, symbolisant ainsi l’Ascension du Christ vainqueur de la mort.
Chapelle de gauche
Située au fond du bas-côté gauche, elle était consacrée à St Leu et St Gilles, patrons secondaires de la paroisse. Elle était le siège d’une confrérie au sein de laquelle on recommandait plus particulièrement aux saints protecteurs la santé, l’harmonieux développement des enfants. Encadrant l’autel de cette chapelle, deux niches abritaient, à droite la statue de St Leu et à gauche celle de St Gilles.
Sacristie
Jusqu’en 1779 la sacristie était - semble-t-il - située en bas de la nef latérale gauche. De 1779 à 1840 elle fut transférée à l’autre extrêmité de cette nef et l’on y accédait par une porte percée dans le mur à gauche de l’autel dédié à St Leu et St Gilles. C’est en 1840 que fut construite celle que nous connaissons.
RESTAURATION DE 1970 À 1980
Depuis 1895, colonnes et voûtes décorées de motifs orientaux étaient enduites d’une peinture de couleur sépia. Des travaux y avaient laissé de béantes saignées de plâtre. Dans les derniers mois de son ministère paroissial, M . le Chanoine Maillard, décédé à Bures en décembre 1969, avait posé le problème de la réfection de la peinture des murs de l’église. L’Abbé André Lebas, son successeur, chargea M. Jean Dionis du Séjour, architecte, d’étudier la réfection de l’intérieur de l’église. Un sondage effectué au niveau du premier pilier de gauche fit apparaître une pierre meulière jugée digne d’être laissée apparente. Il fut alors décidé de la mettre à nu en décapant les piliers et les murs où la couche de plâtre atteignait parfois une épaisseur de 20 cm. Un témoin de l’ancien revêtement est conservé au niveau du premier pilier à gauche. Les travaux débutèrent en juin 1971. Tous les samedis, de 8 h à 13 h, Messieurs Dionis du Séjour, Brossard et Le Guevel, aidés de bonnes volontés recrutées le dimanche en chaire par le curé, s’attelèrent à la tâche avec enthousiasme.
Ouvertures
L’opération qui dura une dizaine d’années alla finalement bien au-delà d’un décapage. Elle permit de retrouver et de rétablir d’anciennes ouvertures : - une première au centre derrière l’autel. La clef de voûte en est constituée par une pierre sombre striée, taillée dans une ancienne meule du moulin de Bures, elle symbolise en quelque sorte le blé moulu. - une deuxième dans le fond de la chapelle de la Vierge - une troisième dans la chapelle de gauche où une fausse coupole et un mur en plâtre qui la supportait ont été démolis. Un mur en meulière a été monté en remplacement. Certaines pierres de ce mur viennent de Montjay où elles ont été récupérées après l’incendie de la grange, près de la chapelle. On découvrit également que la rosace qui éclairait la nef centrale à travers la façade obstruait en fait un ancien vitrail, qui fut alors rétabli dans sa forme et ses dimensions initiales. Les nouveaux vitraux qui ornent aujourd’hui ces anciennes ouvertures sont l’œuvre de M. Martineau, maître verrier à St Rémy-les- Chevreuse, et M. Boutzen. Les onze vitraux qui avaient été détruits dans leur totalité lors du bombardement du 15 juin 1944 avaient été remplacés en 1946 par des vitraux de J. Lebreton (Ateliers Daumont-Tournel à Paris).
Toiture et murs
Objets d’art sacre
Un certain nombre d’objets d’art sacré (dont une nativité en bois attribuée à Philippe de Champaigne) ont été res- taurées par la commune et le conseil général et inaugurés en 2003. Ils font l’objet d’une plaquette de l’Atelier d’His- toire de Bures.
Révision A.J.D - G.B. - B.K. - Mars 2007