Pèlerinage à Rome, au cœur de l’Eglise

Nous étions 25 personnes du diocèse d’Evry, dont 7 du secteur de l’Yvette, parties du 28 octobre au 1er novembre à Rome, accompagnées par le Père Guy de Lachaux, pour puiser aux sources de l’Eglise et à la découverte de son mystère...

Autour de saint Paul d’abord. Nous avons marché sur la Via Appia Antica que Saint Paul, venant de Jérusalem pour être jugé à Rome, a emprunté enchaîné (vers 60 après J.C). Sur ce chemin, l’exploration des catacombes de Saint Calixte nous ont plongés dans les racines de notre Eglise : cet ensemble funéraire abrite les tombes des premiers chrétiens dont des martyrs. Impressionnant par sa taille, il s’étend sur 15 hectares, et ses galeries sur plusieurs niveaux atteignent près de 20km.

Puis nous rejoignons la Basilique Saint Paul Hors-les-Murs érigée sur la tombe de Saint Paul, bâtie au 4eme siècle et rebâtie en 1823. Après avoir réécouté les Actes des Apôtres relatant la conversion de Paul et l’évangile de Marc au chapitre 16, verset 45 « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Evangile à toute la création », le père Guy nous amène à découvrir l’origine et le but de l’Eglise : son origine est la rencontre du Christ qui se concrétise par le baptême, le but est d’annoncer au monde entier cette Bonne Nouvelle par laquelle chacun d’entre nous a été saisi.

Autour de saint Pierre, le lendemain. L’Evangile de Matthieu au chapitre 16 nous amène à méditer sur cette parole de Jésus : « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise ». Nous découvrons que c’est Jésus qui a l’initiative de la construction de l’Eglise ! En plus, il prend tous les risques en la confiant à un homme ordinaire qui va vite se rendre compte qu’il ne peut pas accomplir sa mission uniquement avec ses propres forces ; mais Jésus lui renouvelle sa confiance. Dans la crypte de la Basilique Saint Pierre, autour de la tombe de l’Apôtre, nous restons un moment pour méditer cette première grande révélation du pèlerinage : l’Eglise est le projet de Dieu, c’est Lui qui en a l’initiative. Le Christ invite chacun à rentrer dans ce mystère qui le dépasse. Voilà qui bouscule notre manière de voir l’Eglise, dont Pierre et Paul sont les deux piliers.

Autre moment très fort : nous continuons à puiser aux sources de l’Eglise par la visite de la basilique Saint Clément (le 4ème pape) et de sa crypte. Méditation devant la magnifique mosaïque de l’abside, réalisée au 12eme ou 13eme siècle et qui représente « Le Christ en Gloire ». Nous contemplons un mystère qui nous dépasse : celui de cet homme-Dieu qui a donné sa vie par amour et entraine la création toute entière vers son Père. 

Puis dans la crypte, nous nous arrêtons devant le baptistère qui date des premiers chrétiens. Le père Guy nous explique la signification de sa structure. Nous découvrons la naissance des premières Eglises domestiques : pendant trois siècles, les chrétiens se réunissaient chez eux pour célébrer l’eucharistie, il n’y avait pas d’édifice dédié. Pendant la messe, nous réfléchissons au sens que nous donnons à notre baptême aujourd’hui, puis nous en renouvelons les promesses.

Quatrième jour, « Au cœur de l’Eglise, l’Eucharistie. ». Saint Paul, nous dit : » Vous êtes le corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce Corps » (Cor 12,27). Au début de la messe, le père Guy s’agenouille devant notre petite assemblée : il signifie par ce geste que nous sommes bien le Corps du Christ. En conséquence, le AMEN que nous répondons devant l’hostie que nous allons manger a une double signification : il dit je crois au Corps du Christ présent dans cette hostie ET je crois au Corps du Christ qu’est l’assemblée qui célèbre cette eucharistie.

Nous vous avons partagé dans cet article les découvertes les plus marquantes de ce pèlerinage. Nous vous livrons maintenant quelques témoignages des pèlerins.

« J’avais une vision de l’Eglise comme institution hiérarchique. Mon regard a changé, nous avons tous un rôle à jouer. »

« C’est Dieu qui inspire l’Eglise, ce n’est pas avec nos petites mains seules que nous pouvons la construire. »

« La confiance de Jésus à Pierre, pas si solide que ça, m’invite à faire confiance à tous ceux qui travaillent dans l’Eglise, à en avoir une vision moins idéaliste mais plus dans un mouvement de progression »

« Je vois l’Eglise comme la maison de Dieu dont je fais partie. Je ne peux pas rester consommateur du corps Christ. »

« C’est mon premier pèlerinage… Il a clarifié pour moi les termes Eglise, une, sainte, catholique, apostolique. »

En conclusion, les paroles du Credo : « Je crois en l’Eglise une, sainte, catholique, apostolique … » recouvrent maintenant une tout autre dimension que nous n’avons pas fini d’approfondir, le voile du mystère a commencé à s’ouvrir. Il nous faut laisser Dieu inventer le monde avec nous. Comment cela va-t-il se faire ? Soyons confiants, Dieu saura associer chacun de nous pour faire avancer son projet.