Les Scouts Unitaires de France célèbrent leur patron Franz Stock
Franz Stock, le patron de notre groupe SUF 2e Vallée de l’Yvette était célébré le samedi 24 février à l’occasion des soixante-dix ans de sa mort. Nous nous sommes rendus à Chartres, à l’invitation de l’association les Amis de Franz Stock...
afin de rendre grâce pour ce prêtre Allemand amoureux de la France, aumônier des prisons à Paris pendant la Seconde Guerre Mondiale, et supérieur du Séminaire des Barbelés.
La journée de commémoration a commencé au monastère de la Visitation à Chartres par la projection d’un documentaire sur la vie du père Franz Stock. Puis une table ronde a eu lieu, en présence de l’évêque émérite de Chartres, Jacques Perrier, qui est aussi l’auteur de la biographie L’abbé Stock : 1904-1948, heureux les doux (Ed. Cerf, 1998). Une cérémonie d’action de grâces, puis une messe, présidée par Mgr Perrier, ont ensuite eu lieu dans la chapelle de Rechèvres, où Franz Stock a été inhumé en 1963.
Nous avons aussi profité de cette journée pour faire un détour par Le Coudray, où se trouve la chapelle de l’Ancien Séminaire des Barbelés.
Né en 1904, Franz Stock découvre la France à travers les mouvements de jeunesse dans l’Entre deux Guerres. Influencé à la fois par le Sillon de Marc Sangnier et la spiritualité de Saint François, il devient en 1934 le curé de la paroisse allemande de Paris. Alors que la montée des périls menace l’Europe, il contribue à accueillir des réfugiés antinazis en France. Sous l’occupation il devient aumônier des prisons en France. Chargé d’accompagner des résistants ou des otages parfois jusqu’à la mort, il assistera à plus de mille exécutions au Mont Valérien. A l’origine, il est méfiant face à ceux que la propagande nazie dépeint comme des terroristes, mais il finit par comprendre que les résistants, chrétiens ou non, sont avant tout des hommes qui aiment leur pays. Franz Stock est donc forcé d’accompagner à leur mort ceux dont il avait su gagner la confiance et l’amitié.
Il reste en France après la Libération, est fait prisonnier, et participe à la création du Séminaire des Barbelés au Camp de Coudray près de Chartres. Il s’agit de donner à des jeunes allemands, soumis pendant 15 ans à la propagande nationale-socialiste, une éducation supérieure en théologie exigeante, et de former la génération des prêtres de l’après guerre, afin qu’ils puissent être des défenseurs de la paix en Europe. Plus de 900 étudiants passeront par le séminaire, qui ferme ses portes en 1947. Épuisé, Franz Stock meurt en février 1948, à l’âge de 43 ans, à Paris, dans l’oubli et l’abandon. L’absoute est alors prononcée par le Nonce Apostolique à Paris, Mgr Roncalli, le futur Jean XXIII. Ce n’est que par la suite que tous ceux qui l’ont fréquenté, reconnaissants, feront inhumer dignement celui qui a contribué, par son humble présence de prêtre, à réconcilier durablement une Europe meurtrie.
Attaché dès sa jeunesse à l’idée chrétienne de la paix, il applique inlassablement la parole du Christ « J’étais en prison et vous m’avez visité ». Travaillant pendant la guerre à la réconciliation Franco-Allemande, Franz Stock est aujourd’hui une figure transnationale, dont la mémoire est toujours vive grâce au travail extraordinaire de l’association des Amis de Franz Stock, présente sur les deux rives du Rhin (https://franz-stock.org/index.php/fr/)