Une messe à Notre-Dame : témoignage du père Christian Rémond
Je m’étais inscrit, presque sans illusion, sur le site de Notre-Dame pour venir concélébrer la messe le lundi 9 décembre, fête de l’Immaculée Conception. Et surprise… Je reçois mon autorisation à venir à Notre-Dame ! Joie et émotion de découvrir, après tant de visionnages de vidéo sur le travail des compagnons et des artisans d’art, ce joyau gothique ! ...
Pour moi, la renaissance de Notre-Dame est une métaphore de la vie chrétienne : on passe des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie !
Le rayonnement de la Croix au milieu des gravats encore fumants le 15 avril 2019 fut déjà un signe que rien n’est jamais fini… L’Espérance était déjà là !
Et me voilà donc le 9 décembre dans l’après-midi devant Notre-Dame où j’entre facilement muni de mon laisser-passer pour concélébrer.
Le premier choc est la lumière… Pas une lumière blanche comme peuvent le montrer parfois les photos, mais une lumière blonde et douce qui envahit tout l’édifice et que les jeux de lumière magnifient ! Emotion de contempler un lieu que personne, avant notre génération, a eu la joie d’admirer, restauré dans sa totalité !
Car c’est bien cela qui frappe ; tout, du sol aux voûtes, a été restauré, en passant par les tableaux, les statues, les décors, les lustres et les vitraux…
Le nouveau mobilier liturgique s’intègre à merveille par sa simplicité et sa couleur dans ce lieu. Véritables œuvres d’art, le baptistère (à l’entrée comme il se doit), l’autel, l’ambon et la cathèdre attirent le regard sans le polariser.
Idem pour les chaises… Rien ne fait écran à l’architecture de l’édifice, conçu pour le culte et pour élever les yeux… Je peux donc à loisir passer 2 heures à tout visiter, contempler et prier avant les vêpres et la messe. Ce qui me frappe aussi c’est le déambulatoire, avec la clôture du chœur et les chapelles de Viollet-le-Duc ! Couleurs flamboyantes mais non criardes et qui nous racontent bien ce que pouvaient être les cathédrales toutes peintes au Moyen-Age !
La messe commence… Revêtu de la chasuble dessinée par Jean-Charles de Castelbajac, la procession nous fait remonter toute la nef… Ensuite, la messe est solennelle et l’ordinaire en latin (heureusement nous avons des livrets pour chanter en grégorien !). Elle est présidée par Mgr Éric Aumônier, évêque émérite de Versailles.
Ce qui est aussi marquant, est l’intense prière des fidèles tant pendant ma visite que pendant la messe. On sent cette émotion de pouvoir, enfin, retrouver ces lieux, remercier et confier à Marie les joies et les peines… On sait qu’elle les porte à son Fils !
Ce fut une grande joie de retrouver Notre-Dame et de rendre grâce pour tout ce travail accompli.
Avant le début de l’année jubilaire 2025, l’Espérance était déjà là !