Entrée dans l’avent selon le rite maronite à Orsay
Ce samedi 30 novembre, la messe a une ampleur et une saveur exceptionnelles. Pour entrer dans l’avent, nous sommes appelés à venir prier pour le Liban meurtri par la guerre autour du père Joseph Farah, prêtre maronite résidant sur le secteur, de Mgr Michel Pansard et des diacres Jean-Pierre Raimond et Denis Macchi…
Une lueur d’espoir a été donnée par l’annonce, la veille, d’un « cessez le feu » espoir de paix. La paix c’est celle que la venue, à Noël, Dieu nous donne. L’église est pleine, la communauté libanaise maronite des environs et celle des paroisses du secteur sont unies pour ouvrir l’avent dans un élan d’espérance. La messe, préparée par la communauté libanaise et par une équipe liturgique d’Orsay, est célébrée selon le rite maronite. Plusieurs langues sont utilisées au cours de la messe : l’arabe qui est la langue parlée par la plupart des fidèles libanais, le syriaque qui est une forme de l’araméen, la langue du Christ et des premiers chrétiens, et le français. Cette pluralité des trois langues reflète la richesse et l’universalité de l’Église maronite.
Nous retrouvons tout de ce qui fait une messe de rite romain mais nos habituelles messes ont été « chamboulées » et cela nous a peut-être permis de percevoir mieux le sens de la liturgie. En chant d’entrée on célèbre la gloire de Dieu et on implore Sa miséricorde. Par contre, le Kyrie, la demande de pardon, est dite avant la communion et non à l’ouverture de la messe romaine. La paix est donnée entre les chrétiens de l’assemblée avant la consécration et non après. Aussi, la prière universelle a lieu après la prière eucharistique.
Le chant a une place très importante dans la célébration. Le Trisagion, qui signifie "trois fois saint" en grec, est chanté avant le Mazmouro, qui signifie psaume en syriaque, et qui introduit les lectures. L’échange de la paix est précédé par l’anaphore des douze apôtres, chant particulier qui s’apparente à un hymne de louange. Et pendant que nous nous donnons la paix, une soliste chante en arabe la très belle prière de Saint François d’Assise « fais de moi un instrument de paix.
Pour la procession des offrandes avant l’Offertoire, avec le pain et le vin sont apportés à l’autel le drapeau libanais et une icône très ancienne de Notre Dame de l’Iige. La proximité du drapeau et de l’icône traduit la dévotion des libanais à Marie. La paix avec ses frères est significatif de réconciliation comme le voulait Jésus avant d’aller vers l’autel et approcher le sacrifice eucharistique.
Les paroles rituelles de la consécration sont dites en français par Joseph Farah et Michel Pansard. Puis une soliste, d’une voix sublime, en arabe, introduit une demande pardon. Les intentions de prière tournent nos cœurs vers ceux qui souffrent au Liban et tous ceux qui sont victimes de la guerre dans le monde. La prière du Notre Père est dite par chacun dans sa langue.
Et comme si le dernier geste, celui de tendre les mains pour recevoir le don de Dieu était un aboutissement de notre quête, une action de grâce conclut la messe avec des chants d’une douceur, d’une élégance, d’une mélodie telle que la voix de Christina qui les porte traduit aussi tout simplement notre union dans la prière.
Après la messe, Joseph Farah a exprimé ses remerciements pour l’accueil qu’il a reçu et les aides fournies pour l’organisation de la cérémonie. Et en conclusion il a dit « pas de messe maronite sans pot final »… Un pot qui a été très apprécié et qui était très copieux, partagé dans la joie et une amicale bousculade.