Homélie de Jean-Pierre Raimond pour les 40 ans de l'église de Chevry
Dimanche de la Sainte Trinité, année B : fête des 40 ans de l'église de Chevry
Un petit point de détail pour commencer, Je trouve que choisir de célébrer ce jubilé le jour de la Trinité dans cette église à trois branches est bien trouvé. Même si ces trois branches n’ont jamais été signes de la Trinité...
« Interroge donc les anciens qui t’ont précédés ». Cette première phase de la première lecture raisonne spécialement avec ce jour particulier où nous faisons mémoire de l’histoire de cette église.
Une histoire très spécifique au cours du 20ème siècle en France. Une histoire que nous pouvons lire comme « conduite par l’Esprit de Dieu », car le chemin de ce projet n’avait rien d’évident à son départ.
Cette église a été voulue par le promoteur de Chevry, pas spécialement d’une renommée très honnête, et je ne pense pas par piété, mais tout simplement par marketing ; Compte tenu de l’image vendue par le projet de Chevry, il était bon qu’il y ait une église et un clocher dans le village.
Et c’est vous, par vos achats de terrains et de maisons, qui l’avez financée, merci à vous (au moins les premiers acheteurs).
De plus dans un contexte très laïc, cette église est devenue propriété de la commune, qui comme pour les églises d’avant 1905 en assure l’entretient, merci à la commune de Gif,
Pour cela, ce ne pouvait pas être une église seulement catholique, et le projet initial, d’après ce que j’avais pu entendre, comportait un projet multi cultuel. Le projet ne sera pas interreligieux mais restera entre différentes églises chrétiennes. Là aussi, cela constitue une originalité en France aujourd’hui. Signe de cohabitation et d’unité dans leurs différences, entres nos églises chrétiennes.
Je continue à lire cette histoire comme un chemin de l’Eprit qui avance avec des lignes courbes et sait de toutes choses, y compris du moins beau, tirer le bien.
Cette église est un bien, certes pour les pratiquants de nos différentes confessions chrétiennes qui s’y rassemblent, mais aussi pour l’image qu’elle donne au-delà, dans un monde qui voit souvent les différences, surtout les différences religieuses, comme des sources de conflits, voir de guerres. Vivre en harmonie dans ce lieu avec nos différences, célébrer de temps à autres ensemble, comme nous le faisons au moins chaque année pour le vendredi Saint, sont des signes donnés au monde qui nous entoure.
Une action où nous avons à « nous laisser conduire par l’Esprit… un Esprit qui nous libère de la peur » (2ème lecture). Regarder le chemin parcouru, le lire comme une action de l’Esprit, c’est retrouver la confiance, la confiance en l’avenir qui s’ouvre aujourd’hui.
Un avenir dont nous ne savons peut être pas exactement de quoi il sera fait, mais que nous devons aborder en chassant la peur. Une peur que certains voient de façon dramatique, voire une fin du monde.
En y travaillant, certes pour le rendre meilleur, mais dans la confiance en ce Dieu auquel nous croyons et dont l’Evangile de ce jour nous rappelle ce que le Christ nous a légué : « je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde »
Alors, à nous tous, bonne continuation, « conduits par l’Esprit ».
Jean-Pierre RAIMOND
diacre