Découvrir saint François dans les fresques de Giotto à la Clarté Dieu
François d’Assise ou la jeunesse perpétuelle de l’âme
Chez François il n’y a pas de place pour les vieilleries, les pesanteurs traditionnelles qui plombent la croissance spirituelle. Dès son jeune âge il fait montre d’un enthousiasme et d’une joie de vivre extraordinaire. Certes sa jeunesse fut trempée au départ dans les mondanités, mais cette force de vie, François la gardera après sa conversion en s’inscrivant durant tout le reste de sa vie dans une kyrielle d’innovations, dans un perpétuel commencement.
Il est celui qui se met nu devant l’évêque d’Assise pour signifier son détachement des biens de son père biologique, riche drapier et pour dire que désormais son seul et vrai père est le père céleste.
Il est celui qui embrasse le lépreux, une vraie folie pour son époque eu égard au statut social du lépreux, un paria, un maudit qui vit à l’écart de la société.
Il est celui qui réconcilie le podestat et l’évêque d’Assise, un acte fort audacieux.
Il rompt avec l’ancienne forme de vie consacrée qu’est le monachisme pour initier la vie religieuse itinérante avec un grand succès. Il gagna à sa fraternité dès les débuts 5000 frères en trois ans.
Il refuse de s’opposer à l’Eglise comme les cathares, les albigeois et les vaudois de son époque, car il préfère reconstruire l’Eglise de l’intérieur. En effet, il répondait ainsi à sa vocation : « Va et répare mon Eglise » lui dit le Seigneur devant le crucifix de saint Damien.
Il est l’inventeur de la crèche, à Greccio.
En homme de paix et de réconciliation il refuse la logique des croisades pour aller courageusement à la rencontre du sultan en Egypte avec qui il eut des échanges fraternels et cordiaux. Il ouvrit de ce fait la voix au dialogue interreligieux.
François, frère de tous inclut dans la fraternité toutes les réalités créées par lesquelles il loue Dieu dans le cantique des créatures ou cantique de frère Soleil.
La fraternité universelle de François va si loin qu’il osera même parler de notre sœur « la mort corporelle » dans le dernier vers qu’il ajouta au cantique de frère Soleil quand il sentait sa fin proche.
Son itinéraire spirituel est couronné par les stigmates au mont Alverne où il est configuré à son Seigneur, le glorieux Crucifié. François est le premier stigmatisé et le premier saint de l’histoire à être canonisé deux ans après sa mort.
Cette jeunesse de l’âme de François en fait un saint toujours actuel et je dirai même le plus actuel. Patron des écologistes, François donne son nom à l’actuel pape dont les deux œuvres majeures que sont 'Laudato si' et 'Fratelli tutti', nous disent bien comment tout est lié dans un monde appelé à la fraternité universelle, à une écologie intégrale, chemin de survie de l’humanité.
Fort heureusement, toute cette jeunesse de l’âme du saint se laisse parfaitement découvrir dans les fresques de Giotto qui sont exposées dans la chapelle du centre spirituel franciscain « la Clarté-Dieu » à Orsay. Savoir profiter de cette grâce, c’est venir contempler sans hésiter cette merveille.
Frère Jovite Djedji, ofm
Informations pratiques pour voir les fresques :
• En semaine de 9h30 à 11h30 ou de 14h30 à 17h30 ou le samedi de 9h30 à 11h30 et de 14h à 16h.
Libre participation aux frais et pour 2 €, des fiches explicatives sont à votre disposition à l'accueil.
• Sur rendez-vous pour une visite avec guide bénévole (petit groupe 5 pers minimum - 12 pers maximum)
le mardi ou le jeudi. Tarif 5 €/pers à remettre au guide sur place.
• Sur rendez-vous pour une visite avec guide conférencière le mardi à 10h ou à 14h30. Tarif 14 €.
Inscription auprès de l'office du tourisme au 01 69 28 59 72.