Témoignage d'une paroissienne atteinte d'un cancer
Dieu est fidèle en toute chose.
Témoignage de mon parcours spirituel et humain à travers mon cancer du sein, l’année 2019 ...
Le 4 janvier 2019, les médecins me diagnostiquent un grave cancer du sein. Je suis envahie de peurs, surtout celle de mourir en dépit de ma foi en Dieu. J’ai 49 ans, 6 enfants et un cher mari. Nous nous aimons beaucoup.
Le 6 janvier, à la messe de l’Épiphanie à la Clarté-Dieu, j’entends un verset, celui du Psaume 71 et je le retiens de suite. Il touche mon cœur : « Le Seigneur aura souci du faible et du pauvre, du pauvre dont Il sauve la vie. » Ps 71 v. 13
Deux jours après, à la messe paroissiale de 8h30, ce verset est relu : Ps 71, 13. Je n’en crois pas mes oreilles ! Je suis sûre, c’est pour moi. Enfin, le lendemain, 9 janvier, j’entends encore ce Psaume 71. Là, je suis certaine : « C’est MON psaume celui-là ! »
Dès le 8 janvier, deux textes de Madeleine Delbrêl arrivent sous mes yeux et dans mon cœur, au cours d’une nuit d’insomnie et d’inquiétude :
- Le bal de l’obéissance
- « La Parole de Dieu, on ne l’emporte pas au bout du monde… on la laisse aller jusqu’au fond de soi. »
Je reçois le sacrement des malades le samedi 9 février grâce au Père Luc et à Hélène. Je suis entourée par les paroissiens et les amis. J’ai la certitude que je suis accompagnée.
J’ai aussi la chance d’avoir démarré un cycle Bethasda Journées, Conférences (bethasda.org), parcours d’évangélisation des profondeurs de Simone Pacot, juste avant d’apprendre ma maladie. Ce parcours est une grande force et une richesse pour ces mois de grande maladie.
Armée de ces paroles du psaume « Il a souci du pauvre, du petit, du pauvre dont Il sauve la vie… », j’affronte 8 chimiothérapies du 4 mars au 7 août… succession d’épreuves… Lorsque je suis très mal je n’arrive plus à prier et parfois je communie, mais grosse épreuve, je rejette l’eucharistie. Je suis effondrée. Je vomis beaucoup, je maigris. J’ai des hémorragies, on me donne des poches de fer. Après une alerte des veines (phlébite ?) puis du foie, mes yeux sont touchés. Ils me brûlent. Je pleure et vois trouble. Je deviens photo sensible. C’est très douloureux et je porte des lunettes noires. Ainsi, avec perruque et lunettes, je suis méconnaissable, parfois même pour des personnes très proches de moi…
Heureusement, ma famille est unie et formidable. Chacun m’accompagne : mon mari, nos 6 enfants de 21 à 12 ans, tous chez nous. Notre 2ème fille, Quitterie met vite au point un système efficace. Chacun (sauf moi) est responsable d’un diner et du nettoyage d’un lieu commun chaque semaine. Ainsi mon quotidien est allégé.
De rendez-vous en rendez-vous, de spécialiste en spécialiste, j’ai toujours eu une amie sûre à mes côtés si mon mari ne pouvait être là. J’y vois l’œuvre de Dieu, sa grande bienveillance. J’ai aussi pu aller en famille me recueillir au Sanctuaire Notre Dame du Laus (05) et à Notre Dame de La Salette (38).Trois évènements marquants :
1 – Dès mi-janvier, grâce à mon mari, j’ai pu prendre les extraordinaires molécules Beljanski. Grâce à cela, mes résultats sanguins se sont maintenus (plaquettes et globules blancs). J’ai évité la chambre stérile.
2 – Un jeudi de printemps, Joanna B. m’apporte deux cageots de fruits/légumes bio. Elle dépose tout et part prier pour moi à Paris, à la prière des malades de Saint Nicolas-des-Champs.
3 – Fin mai, c’est Cécile P. qui m’emmène à Paris à cette grande prière pour les malades. C’est une bénédiction et François, mon mari, peut même nous accompagner.
Opérée le mardi 20 août à Paris par un excellent chirurgien, j’ai la chance de voir des signes de la présence de Dieu chaque jour de mon hospitalisation.
Finalement, grâce à mon exceptionnel oncologue (j’ai changé 3 fois… !), mon traitement est allégé et je suis en rémission ; plusieurs mois de convalescence puis reprise de mon travail en avril 2020.
Je remercie les médecins extraordinaires qui m’ont aidée, tous les spécialistes, y compris Vincent pour sa lecture de mon scanner, tous mes « accompagnants ». Je remercie les communautés religieuses qui m’ont portée : la paroisse d’Orsay, la Clarté Dieu, Carmélites, Bénédictines, Sœurs Missionnaires Notre Dame des Neiges, Franciscaines et Ermites et les 500 personnes tout azimut qui ont prié pour moi, parfois sans me connaître directement… et bien sûr la Communauté de l’Emmanuel.
Je sais que je dois mon chemin de guérison à Dieu, par la main de Jésus et de Marie. Ils m’ont tenue sans jamais me lâcher pendant cette année 2019.
A présent, beaucoup de personnes malades me demandent ma prière, mon écoute ou mon témoignage. Je sais que ma place est là, aussi.
Annie,
Orsay, le 17/01/2021
Le 14/06/2020, pour mes 51 ans, nos enfants m’offrent ce tableau, peint à leur demande, par une artiste vendéenne, connue de Thérèse, notre ainée.
Il illustre le verset du psaume 71, verset 13 qui m’a tant aidé pendant mon cancer : « Le Seigneur a souci du pauvre, du petit, du pauvre dont Il sauve la vie »